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aperçu du livret

Illustration empruntée au site www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net
(parmi les documents de la collection de M. Alain Renault)

LES MOULINS MORTS

“ Meunier et son âne ” devant le musée de Meung-sur-Loire
On vient d'arrêter le moulin
Qui chanta, chanta, tout le jour,
Son refrain tout blanc, tout câlin
En faisant son œuvre d'amour...
Et je suis là, ce soir, mon Dieu !
Gisant quelque part, au milieu
Du moulin où plus rien ne bruit...
Avec mon cœur pareil à lui !...

L'odeur du buis, le son du glas,
Un temps de neige, un soir d'ivresse
M'attristent moins que la tristesse
Des moulins qui ne tournent pas !...

Les meules ont l'air d'écraser
Du silence sous leur torpeur...
Et le blutoir ankylosé
Crible de la nuit sur mon cœur,
Mon cœur déjà si plein de nuit
Et que le silence poursuit
Toujours, toujours, depuis le jour
Où finit mon dernier amour...

L'eau coule, pleurant de langueur,
Sous la vanne aux bords vermoulus,
Comme l'inutile douleur
D'un cœur aimant qui n'aime plus...
carte postale ancienne
Carte postale de Meung-sur-Loire.
(paysannes revenant du marché)
Et ce cœur-là, mon cœur à moi,
Sentant sa peine avec effroi
En la douleur morne de l'eau,
Vient à crever d'un gros sanglot...

Holà ! clair meunier de l'Espoir
Qui remets en marche, le jour,
Le moulin qui s'arrête au soir
Comme un pauvre cœur sans amour !...
Holà ! déjà l'aube éclaircit
Le moulin... et mon cœur aussi !
Holà ! holà ! meunier qui dors,
Ressuscite les moulins morts !...

L'odeur du buis, le son du glas,
Un temps de neige, un soir d'ivresse
M'attristent moins que la tristesse
Des moulins qui ne tournent pas !...

Gaston Couté n'a rien à voir avec la région, puisqu'il est du Val de Loire et a surtout conté la Beauce. Si je commence mon site par le texte de ce poète, c'est qu'il évoque bien la nostalgie des moulins qui ne tournent plus et que j'ai été conquis par ses textes il y a déjà plus de 25 ans.
Au début du XXème siècle ce poète du monde paysan est monté à Paris raconter la dure vie des campagnes.
Il naît en 1880 au vieux moulin des Murs (Beaugency) où ses parents sont meuniers. Alors qu'il n'a que 2 ans, la famille déménage pour un moulin à Saint-Pryvé (Orléans) puis, plus tard, au moulin de Clan (Meung-sur-Loire). C'est en ce lieu qu'il passera son enfance. Il publiera ses premiers textes dans le journal “ la Meunerie Française ”. A 18 ans il renonce au métier de meunier pour aller dire ses textes dans les cabarets de Montmartre.
Le qualificatif le plus courant pour ce poète méconnu, mort trop jeune en 1911 (31 ans), est de le comparer à Brassens, Ferré... Ses textes les plus connus : le Gâs qu'a mal tourné, les Mangeux de Terre, le Champ de Naviots, Petit Porcher... Les thèmes : la misère, la guerre (1870), la vie paysanne... Les interprètes qui l'ont fait connaître : Vania Adriensens, Bernard Meulien, Gérard Pierron, et encore bien d'autres aujourd'hui...
Je me sers de ses origines, en relation avec les moulins et meuniers, pour le faire connaître mais ce texte n'est pas le reflet de son oeuvre. Je vous recommande le site de référence : gastoncoute.free.fr ou l'association Roudon Diffusion-Artistique (www.roudon-diffusion-artistique.net/). Ses textes, certains en patois beauceron, d'autres en français, sont disponibles aux “ Editions du Vent du Ch'min ” (voir sites précédant ainsi que la discographie). Le musée municipal de Meung-sur-Loire lui consacre une salle. Depuis 2006, l'association Roudon Diffusion-Artistique organise à la date anniversaire de la naissance du poète, avec la participation de la ville de Meung-sur-Loire, une Nuit Gaston Couté où se rencontrent de nombreux interprètes de cet auteur.

Un grand merci aux membres du groupe de discussion sur Gaston Couté qui m'ont fait connaître d'autres textes où il parle des moulins et des meuniers :

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