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Ile-de-France - Département Seine-et-Marne - Canton Melun Nord - Code postal 77950 (Insee 77394)
Population (1999) 1700 habitants (les Rubellois) - Altitude 60 m - Superficie 391 ha

Communauté d'agglomération Melun Val de Seine

La commune de Rubelles, proche de Melun, est riche en patrimoine avec un Château, plusieurs belles propriétés et plusieurs moulins à eau.
L'abbaye du Jard y avait un manoir, mentionné au XIIIe siècle. l'église était à la collation de l'archevêque de Sens.
La commanderie du Temple de Savigny (le Temple), plus tard commanderie de l'Hôpital (ordre de malte), y avait des terres (120 arpents à Rubelles et Maincy) échangées contre des fermes le 17 juin 1656 par Nicolas Fouquet, chevalier, comte de Melun, vicomte de Vaux, ministre d'état et procureur du Roi au parlement de Paris. Cela expliquerait peut être la présence d'un lieux-dit l'Hôpital, près du parc de Vaux-le-Vicomte.
Siège d'une célèbre manufacture de faïence émaillée au XIXe siècle.
Il est généralement admis que le nom de “ Rubelles ” provient du nom d'une vigne : “ Rubella Vinea ” (vigne à bois rougeâtre). Il faut se rappeler que la vigne était très cultivée dans la région jusqu'à ce qu'un insecte venu d'Amérique, le “ Phylloxera de la vigne ” (Phylloxera Vastatrix), détruisit toutes les plantations à partir de 1860. Rubelles comptait 38 ha de vignes en 1809. Le vin était de qualité moyenne, pour la consommation locale, c'est pour cette raison qu'après le ravage des cultures on n'a pas replanté de nouveaux plants plus résistants.
C'est pour rappeler cette origine qu'on retrouve des grappes de raisins sur l'écusson de la commune, on y retrouve aussi une assiette pour rappeler la faïencerie.
En 1785, l'abbé Henry Goudemetz écrit : “ Ce château, quasi posé sur le bord de la grande route de Melun à Meaux, mérite jusqu'à un certain point d'être ici porté en ligne de compte. On n'y voit pas une étendue de bâtiments qui annonce la résidence d'un haut et puissant seigneur ; mais on en trouve assez pour ne pas permettre à la bourgeoisie d'y atteindre. Le seigneur jouit des plus beaux droits du monde. Il avait ci-devant la liberté d'aller chasser jusque dans la cour du château de Praslin. M. le duc de Choiseul, par son crédit ou par des arrangements particuliers, s'est affranchi de cette servitude.
Les eaux de Rubelles ne sont pas le moindre de ses avantages. Le seigneur actuel, animé du bien public, a pratiqué en dehors de son parc, sur la route, une très belle fontaine qui porte cette inscription :

Passant, aurais-tu soif ? tant mieux ;
Car si mon eau t'est nécessaire
Celui qui m'a faite est heureux,
Quoiqu'il n'ait fait que de l'eau claire.
La seigneurie de Rubelles appartenait depuis le milieu du XVIIIe siècle à la famille Du Tramblay, dont, la descendance possède encore le château. La fontaine et le quatrain qui l'accompagne sont dus au baron Antoine-Pierre du Tramblay, né en 1745, qui a été directeur général de la Caisse d'amortissement, a écrit quelques vaudevilles, publié un volume de fables agréablement tournées, et est mort en son château de Rubelles le 24 octobre 1819. ”(*1)
Cette fontaine existait encore en 1896 (*3).
Dans son roman “ Indiana ” (1831), Georges Sand nous parle d'une “ fête champêtre de Rubelles ” qui attire “ toute la province ” (voir photo d'une fête vers 1927).
Le “ Ru du Jard ” traverse la rue principale (venant de Voisenon) en hauteur, après avoir traversé un bois et longé l' “ Allée du Temps Perdu ”. Il entre dans une propriété (“ l'eau vive ”), y alimente un bassin, avant de redescendre vers le moulin de Rubelles. A la sortie il passe dans un lavoir et quitte le village, en longeant le mur d'une grande propriété. Le “ Chemin du Lavoir ” longe le ruisseau jusqu'au “ Moulin du Ponceau ”.
Le cours d'eau traverse ensuite une zone fortement urbanisée (lotissements) et quitte son lit naturel avant d'arriver au hameau de “ Trois-Moulins ”.


Château de Rubelles

© Lucien V.
Façade du château vue de la grille, située sur la route de Rubelles (voir autres vues)
© Lucien V. (2005)

Une construction nommée hostellerie occupe déjà cet emplacement au XIIIe siècle.
Le château, construit au XVIIe siècle,  est remanié et agrandi au XIXe siècle. L'essentiel du domaine couvre 38 hectares d'un seul tenant et le parc comprend diverses constructions, classées monuments historiques à cause de leur architecture (pavillon de la cour, pavillon de jardin et pavillon de la machine).
Le domaine est resté la propriété de la même famille pendant trois siècles avant d'être vendu récemment.


Moulin de Rubelles

moulin
Façade du moulin, à droite la sortie du Ru et le lavoir (voir autre vue)
© Lucien V. (2005)

Cet ancien moulin (situé au centre du village) a servi de bâtiment pour un atelier de mécanique automobile.
“ Moulin de Rubelles, moulin farinier (à eau) de M. Galle, en l'an X ” (*2)


Moulin du Ponceau

Moulin du Ponceau
Façade du moulin du Ponceau (voir autre vue)
© Lucien V. (2005)

Appelé autrefois Poncel à cause du pont qui enjambait le ru, ce moulin est peut être antérieur au XIIIe siècle.
En 1247 les maîtres et frères de la Maison-Dieu de Melun et ses administrateurs, dont Johanne de Rubelles, vendent aux religieux tout ce qu'ils possèdent de ce moulin.
En témoignage d'estime et d'amitié, le baron Jean-Baptiste Gluck (baronnie de Saint-Port) fait, de son vivant en février 1748, une donation à Louis-François-Joseph Daldart, baronnet d'Angleterre et lieutenant aux gardes-françaises, de bâtiments et terres situées à Paris, Pouilly-le-Fort, le Petit-Jard et Rubelles : le moulin du Ponceau en fait parti.
“ Moulin du Ponceau, moulin farinier (à eau) de M. Tissier, en l'an X ” (*2)
Aujourd'hui le moulin propose une activité de chambres d'hôtes à 2 pas du château de Vaux-le-Vicomte.


Faïence de Rubelles

Faïences de Rubelles


C'est en 1838 que s'installe la faïencerie de Rubelles sur un terrain appartenant à la famille “ du Tremblay ”.
Charles de Bourgoing, avec Alexis du Tremblay, met au point la fabrication des lithophanies suivant un brevet déposé en 1827.
En 1842 démarre la fabrication des “ émaux ombrants ” qui feront la renommée de la faïencerie. Comme pour les lithophanies, ce sont les creux et bosses qui créent les contours du motif mais, à la différence des premiers éclairés par l'arrière, c'est la couche d'émail qui “ éclaire ” le sujet par le dessus. La faïencerie fermera en 1857.
Dans son roman “ Chéri ” (1920), Colette fait manger son héroïne Léa dans une assiette de Rubelles : “ Elle [...] déjeuna dans une solitude joyeuse, souriant au Vouvray sec et aux fraises de juin servies avec leurs queues sur un plat de Rubelles, vert comme une rainette mouillée ”.
Les pièces produites sont très recherchées par les collectionneurs.

(*1) “ Voyage de Champeaux à Meaux fait en 1785 ” par l'abbé Henry de Goudemetz, chanoine du châpitre de Champeaux-en-Brie (publié par M. Victor Advielle chez A. Le Blondel, imprimeur-éditeur à Meaux en 1892 ; source BNF)

(*2) “ État des moulins à farine de Seine-et-Marne en l'an X ” (A.N. F20 294) paru dans le bulletin Nº31 du C.G.H.S.M.

(*3) “ Les étapes d'un touriste en France ; Promenades et Excursions dans les environs de Paris ” par Alexis Martin (1896)

Suite vers : Rubelles 1914-1918

Suite vers : Trois-Moulins

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